« Demeure : un manifeste pour les droits de l’âme » (Le Figaro Histoire)
Le directeur de la rédaction du Figaro Histoire et du Figaro Hors Série, consacre un long article à Demeure dans sa dernière parution.
« Demeure : un manifeste pour les droits de l’âme »
« (…) Le jeune philosophe le souligne, l’idéologie du mouvement fait en réalité l’impasse sur l’un des caractères majeurs de notre condition : notre capacité de nous extraire de la mobilité universelle du monde matériel par le jeu de la conscience. De sortir du fleuve d’Héraclite pour nous placer, en esprit, sur la rive, et surmonter la violence du flux par l’effort de l’intelligence, la force de la contemplation. Nous ne sommes pas condamnés au supplice de Sisyphe parce que nous sommes capables d’assigner à notre course un but légitime, de discerner une vérité vers laquelle diriger notre mouvement. Encore faut-il que nous acceptions d’«habiter le monde» : de nous donner des points d’ancrage, qui échappent par ce qu’ils ont de gratuit, de singulier, à l’éphémère. Ce qu’il y a de plus nécessaire à l’homme, dit-il dans les plus belles pages de ce livre magnifique, c’est peut-être la demeure. Non pas seulement le toit qui abrite, le logement impersonnel : le foyer qui réchauffe et qui réunit par les liens qui le nouent au passé et à l’espérance, par la magie des souvenirs, par le superflu qui émerveille, par l’amour qui rassemble. «Ce qui est simplement nécessaire à l’homme, écrit-il, dépasse de très loin la simple satisfaction de ses besoins. Il ne suffit pas que le corps soit à l’abri: l’âme aussi a ses droits.» Dans des pages qui renouent par leur clarté, leur chaleur, leur beauté limpide avec la ligne claire de la Lettre au général X, François-Xavier Bellamy fait mieux que répondre à Saint-Exupéry: il le prolonge et s’impose comme l’interlocuteur et l’ami que l’écrivain n’avait pas trouvé auprès de lui. »