Malgré les députés macronistes, protéger nos pays contre l’immigration illégale
Désavoués par le Parlement européen, les députés macronistes voulaient empêcher l’Europe d’agir face à l’immigration illégale.
Moment politique décisif, et tellement révélateur, aujourd’hui à l’occasion de la plénière du Parlement : dans un vote sur le budget européen pour 2024, notre groupe PPE a fait adopter (321 +, 290 -, 20 abstentions) un amendement rendant possible des financements européens pour des moyens de protection physiques aux frontières extérieures, que la Commission refusait jusque là.
Depuis plusieurs mois, la délégation française Renaissance n’a eu de cesse d’attaquer avec virulence notre position, Valérie Hayer dénonçant même hier notre demande « ignoble » de soutenir les États-membres qui voudraient construire des murs à leurs frontières avec des pays tiers. Que dira la délégation macroniste aux 32 députés de son propre groupe qui ont soutenu notre position aujourd’hui ?
Que peut-elle dire aux douze gouvernements européens qui ont appelé à l’aide lorsqu’en 2021 le régime de Loukachenko organisait une crise migratoire pour déstabiliser nos pays ? Que répondra-t-elle à la Grèce, à l’Espagne, à l’Italie, à tous les pays de première entrée qui demandent que l’Union européenne les aide à protéger des frontières qui sont celles de notre continent tout entier ?
Que peut-elle expliquer aux Français surtout ? Avant-hier encore, le président de la République promettait de « renforcer le contrôle de l’immigration illégale ». Le ministre de l’Intérieur multiplie les déclarations martiales. Mais à Strasbourg, leurs élus s’organisent avec la gauche et l’extrême gauche pour faire tomber un texte budgétaire uniquement parce qu’il permet de financer les infrastructures nécessaires pour protéger nos frontières.
Se donner enfin les moyens d’empêcher l’immigration illégale
Le choix à faire est pourtant simple. Soit nous voulons d’une Europe qui se donne enfin les moyens d’empêcher les entrées illégales, pour que nos pays retrouvent la capacité de déterminer leur politique migratoire, et de sortir d’une vulnérabilité qui n’a cessé de nous exposer à toutes les menaces hybrides (celles de la Biélorussie hier, mais aussi de la Turquie d’Erdogan ou des organisations islamistes qui ont frappé nos pays au cours des dernières années).
Et et pour cela, il faut s’en donner les moyens. Cela ne se réduit pas au débat d’aujourd’hui, bien sûr : la stratégie globale que nous préparons aujourd’hui doit reposer sur la clarification du mandat de Frontex et son renforcement, sur un dialogue enfin franc avec les pays de départ, sur une coopération déterminée pour les retours et des aides au développement clairement conditionnées à la coopération en matière de réadmissions, sur une politique de l’asile refondée pour que ce principe essentiel ne soit plus détourné constamment comme il l’est aujourd’hui. Et parmi tous ces éléments, il faudra aussi poursuivre, là où c’est nécessaire, la construction de murs quand la configuration des frontières terrestres l’exige. C’est ce que met en œuvre aujourd’hui la Finlande, sous l’impulsion d’un ministre Vert au sein d’un gouvernement de gauche. Les élus macronistes l’accuseront-ils de « céder à l’extrémisme » ?
Puisque le parti macroniste considère que protéger une frontière est un acte coupable, il faut qu’il explique aux Français qu’il agit en Europe pour empêcher toute politique migratoire sérieuse et responsable.
Refuser que l’Europe s’engage dans cette protection, c’est refuser toute stratégie pour protéger nos frontières.
S’il est illégitime d’utiliser une infrastructure physique pour empêcher le franchissement illégal d’une frontière, pourquoi financer une agence de gardes frontières dans le même but ? Le vote d’aujourd’hui permet de comprendre pourquoi la majorité présidentielle française n’a pas défendu l’agence Frontex, comme nous l’avons fait sans relâche, face aux attaques de la gauche… Derrière les proclamations de solidarité européenne, ses élus choisissent aujourd’hui de mépriser tous les pays de l’Union placés en première ligne, qui demandent notre soutien pour assumer ce défi commun.
Il est temps qu’ils assument enfin une position cohérente : puisque le parti macroniste considère que protéger une frontière est un acte coupable, il faut qu’il explique aux Français qu’il agit en Europe pour empêcher toute politique migratoire sérieuse et responsable. Le Parlement européen, malgré ces manoeuvres, a désavoué majoritairement cette obsession idéologique : laissant la majorité présidentielle à ce combat minoritaire, nous poursuivrons notre travail pour protéger enfin l’Europe face à l’immigration illégale.