Nous ne sommes pas les représentants d’un Etat fédéral européen, mais d’une alliance de démocraties

Intervention de François-Xavier Bellamy en séance plénière au Parlement européen, le 17 janvier 2024

 

Monsieur le Président,

Je voudrais revenir au fond. Puisque les conclusions du Conseil évoquent la réforme des traités – effectivement indispensable –, revenons sur le vote que notre Parlement a vécu il y a quelques semaines, sur un projet portant réforme des traités de l’Union européenne.

Le fait est que nous nous engageons exactement dans la mauvaise direction, en voulant d’abord transférer toujours plus de compétences à l’Union européenne – comme une compétence exclusive sur l’environnement –, en voulant créer la possibilité pour la Commission européenne de lever de la fiscalité à la majorité qualifiée – c’est-à-dire sans l’accord de tous les États membres, et nous nous y sommes opposés, quand nos collègues de Renew et de la gauche l’ont soutenu –, ou bien en voulant retirer aux États leur souveraineté sur leur mix énergétique – qui est aujourd’hui garanti par les traités.

Le but de l’Europe est de renforcer nos démocraties pour les rendre plus souveraines. S’engager dans la bonne direction, c’est sans doute retrouver le sens de ce que les citoyens attendent.

C’est au fond un affaiblissement général des États membres qui se dessine, avec l’idée de passer un grand nombre de décisions de la majorité qualifiée à la majorité simple, ou bien que le Conseil ne pourrait même pas prendre part à la décision sur la composition du Parlement européen, ce qui ne se fait dans aucune démocratie du monde.

Chers collègues, nous ne sommes pas ici les représentants d’un État fédéral : nous sommes une association de démocraties, et le but de l’Europe est de renforcer nos démocraties pour les rendre plus souveraines. S’engager dans la bonne direction, c’est sans doute retrouver le sens de ce que les citoyens attendent.

Merci beaucoup.