Mayotte a soif. Et que deviennent les fonds européens qui devaient permettre d’investir ?
François-Xavier Bellamy est intervenu en session plénière du Parlement européen pour alerter de nouveau sur le manque d’accès à l’eau à Mayotte et dans certaines régions de pays de l’UE, après plusieurs interventions en réunions de commission, et pour appeler les gouvernements des États-membres à agir enfin.
« Mayotte a soif.
Dans un département français, dans un département d’Europe, il y a aujourd’hui des habitants qui ne peuvent pas ouvrir le robinet plusieurs heures par jour, plusieurs jours par semaine. Des habitants qui ne peuvent pas boire l’eau qui coule du robinet sans craindre pour leur santé. Il y a aujourd’hui un département français où les enfants doivent être soignés parce qu’ils sont tombés malades pour avoir bu de l’eau supposée potable. C’est la réalité de la situation que vivent aujourd’hui nos concitoyens.
Et chers collègues, ce ne sont pas seulement les Mahorais, mais ce sont aussi les habitants de la Guadeloupe, de la Martinique, de nos outre-mer. Et c’est dans beaucoup de territoires de nos pays aujourd’hui, un véritable défi que celui qui consiste à faire en sorte que tous les citoyens aient accès à ce qui n’est pas un bien parmi d’autres, mais le bien le plus essentiel, l’eau – le plus nécessaire à la vie.
L’Union européenne verse des aides au développement massives, y compris dans cette région du monde. Mais où sont passés les fonds européens qui étaient supposés faire en sorte d’offrir à Mayotte les moyens de désaliniser l’eau ?
L’Union européenne verse des aides au développement massives, y compris dans cette région du monde. Mais où sont passés les fonds européens qui étaient supposés faire en sorte d’offrir à Mayotte les moyens de désaliniser l’eau ? Aujourd’hui, à la fin du mois d’octobre, les réserves en eau de Mayotte pourraient être complètement vides et les habitants doivent payer une eau hors de prix, et en payant simultanément leurs factures plutôt que de pouvoir compter sur l’eau qu’ils pourraient produire.
Chers collègues, nous n’avons pas attendu pour nous saisir de cette question. Depuis plusieurs semaines, le Parlement alerte sur ce sujet, mais nous attendons maintenant des actes de nos gouvernements de l’Union européenne pour sortir de cette situation intenable. »