Peut-on se passer du libre-échange ?

Tribune parue dans Les Echos le 22 mai 2024

L’Europe ne peut et ne doit pas se couper du commerce mondial. Mais il a connu un tournant critique, et nous paierons cher le fait d’être le dernier continent à l’avoir compris…

Avec les Etats-Unis, l’Europe a longtemps été à l’avant-garde du libre-échange, dans un contexte de supériorité économique, industrielle et technologique indiscutable. La chute du mur de Berlin a marqué le début d’une grande phase de mondialisation, perçue comme le triomphe de l’Occident, de ses valeurs et de son modèle économique.

La montée en puissance des pays émergents, mais aussi le décrochage depuis une quinzaine d’année de l’Europe par rapport aux Etats-Unis, ont changé la donne. Dans le contexte du retour de rivalités géopolitiques affirmées, le commerce international est redevenu un outil stratégique. En accueillant la Chine, l’OMC n’a pas vécu son triomphe, mais sa fin : ses membres les plus importants ont fait voler en éclat ses principes. Subventions publiques massives à la production, barrières tarifaires et réglementaires de pure opportunité, exclusivité nationale sur les marchés publics… : les Etats-Unis comme la Chine se sont affranchis sans complexe des règles du jeu, tout en neutralisant l’arbitre.

Dans ce contexte, l’Europe doit éviter deux impasses.

Le premier danger serait de se replier dans un protectionnisme frileux, sans vision et sans ambition. C’est un risque majeur pour la France en particulier ; dans une zone euro excédentaire commercialement, notre pays paie cher son retard de compétitivité : 100 milliards de déficit commercial l’an dernier, record atteint par l’État champion du monde des impôts, des charges et de la complexité. Si nous voulons retrouver notre prospérité, la pire erreur serait de tenter de s’enfermer dans quatre murs pour se protéger de la compétition mondiale ; ce serait le plus sûr moyen de mourir à petit feu. Il n’y a pas d’autre option que la liberté : libérer nos entrepreneurs, nos industriels, nos agriculteurs, des sables mouvants administratifs, sociaux et fiscaux qui découragent tous les jours le travail et la production en France.

En allégeant drastiquement les codes et les charges, en sortant de la prime à l’inactivité, en recréant un principe de confiance envers le risque et l’investissement, en interdisant les surtranspositions – avec un objectif : remettre le pays à niveau au moins des concurrents européens.

Deuxième impasse tout aussi dangereuse : la naïveté.

Cet indispensable travail ne suffira pas en effet à nous rendre compétitifs face à n’importe quels modèles, sauf à entrer dans une course délétère aux subventions publiques ou au moins-disant systématique. C’est l’une des raisons pour laquelle nous n’avons pas soutenu le CETA : ce serait condamner politiquement le libre-échange que d’organiser en son nom une concurrence déloyale contre nos propres producteurs. La trajectoire de cet accord est d’ailleurs, à moyen terme, irrémédiablement déficitaire pour la France. Le débat qu’il a suscité est légitime ; mais il ne doit pas faire oublier que l’essentiel est de toute façon ailleurs.

Face à la stratégie agressive de surproduction chinoise, l’Europe ne doit pas laisser les États-Unis réagir seuls, sauf à se condamner à devenir l’unique marché de débouché pour le projet de Pékin. L’urgence est de compléter le MACF pour y inclure les produits manufacturés, en rétablissant les quotas gratuits pour nos industriels jusqu’à sa pleine effectivité.

L’Union devra également apprendre à appliquer des quotas, et mener plus rapidement ses enquêtes anti-dumping, en mobilisant tous les outils juridiques que nous avons créés au cours du dernier mandat. L’été dernier, le chef économiste de la Commission déclarait encore qu’il faudrait remercier la Chine de subventionner les voitures qu’elle nous vendra : c’est à cette naïveté dangereuse qu’il est urgent de mettre fin. Sinon, les prochaines crises nous réveilleront trop tard à une vulnérabilité devenue irréversible.

Pour un principe de non-régression économique en Europe

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Tribune parue dans l’Opinion en mai 2024

Face au décrochage économique de l’Europe, la tête de liste de LR pour les élections européennes, qui dévoile mardi son projet européen, plaide pour qu’aucun projet « entravant la production et l’activité économique » ne puisse être approuvé au sein de l’UE. 

Au moment où l’Europe doit affronter des défis géopolitiques inédits, il est temps de prendre enfin conscience que nous perdrons toute capacité d’agir si nous laissons se poursuivre le double décrochage économique qui s’accélère sous nos yeux : celui de l’Europe dans le monde, et de la France en Europe. Alors que l’Europe pesait un poids économique équivalent à celui des Etats-Unis et nettement supérieur à celui de la Chine en 2010, l’écart est désormais de 80% en faveur des Etats-Unis, tandis que la Chine nous a rattrapés.

L’Union européenne était structurellement une puissance exportatrice : 

Elle a accusé en 2022 un déficit commercial de plus de 400 milliards d’euros, certes lié à la crise énergétique mais, plus structurellement, aux multiples entraves à la production qui ont été le résultat des politiques européennes ces dernières années.

Qu’il s’agisse de l’agriculture, avec les projets Farm to Fork et restauration de la nature, de l’énergie, par la lutte acharnée contre l’énergie nucléaire, ou plus généralement de l’industrie, livrée à une concurrence déloyale de la Chine et minée par nos propres décisions – comme l’interdiction des véhicules thermiques d’ici 2035, le bilan est catastrophique.

Une inflation normative aberrante fait désormais peser un risque pénal sur tous les chefs d’entreprise, avec par exemple les directives CSRD ou Devoir de vigilance, votée en avril dernier par cette coalition récurrente alliant l’extrême gauche, les socialistes, les verts et les macronistes. Sursaut.

Nous n’avons cessé de nous opposer à ce projet de décroissance :

Le sursaut est désormais urgent, et doit être concret. Au principe de non-régression écologique si souvent mobilisé, nous voulons adjoindre un principe de non-régression économique, industrielle et agricole. Aucun projet entravant la production et l’activité économique ne doit pouvoir être approuvé ; et le prochain parlement devra soumettre à ce critère l’ensemble des directives et règlements existants qui pèsent sur nos entreprises.

Ce travail essentiel, dans lequel je compte m’investir personnellement, ne pourra être mené que par des députés européens réellement investis, pas par des touristes parlementaires absents de tous les combats qui comptent. Mais ce décrochage économique dans le monde ne doit pas masquer celui de la France au sein de l’Europe.

Derrière la mise en scène des investissements étrangers en France, la réalité est que nous affichons le déficit commercial le plus important de tous les pays européens, de 100 milliards d’euros en 2023 après le record historique de 162 milliards d’euros en 2022.

Nous sommes le troisième pays le plus endetté de l’UE après la Grèce et l’Italie, et notre trajectoire budgétaire est bien plus préoccupante.

La France s’enfonce dans la dérive de ses finances publiques et dans la consommation à crédit, la faute à des dépenses publiques hors de contrôle et aux prélèvements obligatoires les plus élevés de l’OCDE. Dans cet enfer fiscal, la France qui travaille voit ses efforts confisqués pour financer des dépenses irresponsables, en particulier par les minorités de blocage qui continuent à imposer leur chantage comme si de rien n’était.

Même les Jeux olympiques deviennent une occasion pour exiger des privilèges.

L’accord entre la SNCF et ses syndicats, qui revient à ne pas appliquer la réforme des retraites, est un vrai crachat au visage des salariés, du privé comme du public, qui paient deux fois pour la dérive de ce corporatisme irresponsable, comme contribuables et comme clients. Un tel hold-up n’est possible que par la lâcheté de la quasi-totalité de la classe politique française : la majorité fait semblant de découvrir le problème pour ne pas avoir à y toucher, et le RN prend comme la gauche le parti de Sud Rail, contre une majorité silencieuse que personne ne semble vouloir écouter.

Trop, c’est trop : pour rompre avec cette surenchère, le gouvernement doit exiger de la SNCF qu’elle annule cet accord, et se saisir enfin de la proposition de loi soutenue au Sénat par la droite et le centre limitant les grèves dans les transports publics, comme en Italie. La faute originelle du macronisme a été de céder aux zadistes de Notre-Dame des Landes, abandonnant le droit et la démocratie à une occupation violente.

Si cette logique n’est pas renversée maintenant, c’est le relèvement du pays qui s’en trouvera durablement compromis. Il est temps que la France qui travaille cesse enfin de subir en silence ; c’est la mission de la droite d’en être le porte-voix.

Il y a un an : débat face à Olaf Scholz

Bellamy / Glucksmann : le vrai débat européen

Débat sur BFM TV le 14 avril 2024

Conflit au Moyen-Orient, invasion russe de l’Ukraine, crise migratoire, écologie, agriculture, pouvoir d’achat… François-Xavier Bellamy et Raphaël Glucksmann confrontent leurs convictions sur les principaux enjeux auxquels font face les Français.

Gestation pour autrui, une nouvelle forme de traites d’êtres humains

Evénement organisé par François-Xavier Bellamy (groupe PPE) au Parlement européen, à l’occasion du vote sur la Directive combattant le trafic d’êtres humains

Vote important cette semaine

Après un accord avec les États-membres et la Commission, le Parlement a adopté en dernière lecture, par une majorité de voix de droite comme de gauche, la proposition de François-Xavier Bellamy d’inclure la gestation pour autrui dans la directive européenne contre la traite des êtres humains.

Ce travail a été fait avec les élues de la Gauche européenne en charge de cette directive : refuser l’exploitation des femmes et la marchandisation des enfants est un combat qui doit nous réunir, bien au-delà des clivages politiques.

C’est un devoir pour toute l’Europe.

Merci à Olivia Maurel d’être venue, à l’occasion de ce vote important, partager au Parlement son témoignage si courageux d’enfant née de GPA, qui sait ce que cela signifie ; et à Bernard Garcia Larrain, docteur en droit qui porte cette cause au plan international. Le travail continue ! 


Le vrai danger pour le climat, c’est la décroissance de l’Europe.

« Aujourd’hui, dans ce débat aberrant, nous voilà attaqués parce que nous avons réussi à obtenir que l’Europe soutienne enfin nos agriculteurs. Nous voilà mis en accusation parce que nous attaquerions le climat.

Mais la vérité, chers collègues des Verts, chers collègues de la gauche, chers collègues macronistes, c’est que l’attaque, elle vient de vous :

  • Attaques contre nos emplois, qui ont été fragilisés directement par les choix industriels désastreux que vous aurez portés ;
  • Attaques contre notre souveraineté et notre indépendance, avec votre obsession contre le nucléaire ;
  • Attaques contre notre prospérité, avec l’agenda de décroissance économique et agricole que vous n’aurez cessé de mener malgré nos avertissements ;
  • Attaques, enfin, contre le climat lui-même.

Parce que oui, le climat n’est pas mis en danger aujourd’hui par ceux qui travaillent et qui produisent en Europe, et qui respectent les règles environnementales les plus exigeantes au monde. Les deux tiers des émissions mondiales sont faites par dix pays, dont un seul est européen.

Et la vérité, c’est que tout ce que nous avons fait, tout ce que vous avez porté pour empêcher les Européens de produire chez eux ce dont nous avons besoin, vous l’avez fait pour offrir des parts de marché sur notre continent à ces modèles de production qui détruisent le plus la planète.

Il faut revenir à la rationalité.

Votre responsabilité sera immense.

Le 9 juin, les électeurs voteront et nous remettrons l’Europe à l’endroit. »

Tout ce que vous avez porté pour empêcher les Européens de produire chez eux ce dont nous avons besoin, vous l’avez fait pour offrir des parts de marché sur notre continent à ces modèles de production qui détruisent le plus la planète. Il faut revenir à la rationalité.


Cette dernière session plénière a tout de même été l’occasion d’une vraie victoire pour les agriculteurs, grâce aux efforts du PPE :

Renouvellement de la flotte de pêche dans les outre-mer : une urgence absolue

Intervention de François-Xavier Bellamy, député du groupe PPE membre de la commission de la pêche

flotte de pêche dans les outre-mer

La question du renouvellement de la flotte est sans doute l’une des questions les plus désolantes que nous ayons eues à traiter, et à traiter à nouveau, au cours de ce mandat.

Désolante parce que, depuis des années maintenant, le Parlement a fait un choix clair – et même nos prédécesseurs ont voté ici au cours du dernier mandat – pour demander que soient enfin libérés les moyens nécessaires pour soutenir le renouvellement de la flotte dans les régions ultrapériphériques. Et aujourd’hui encore, nous en sommes au même point, à des réponses qui, finalement, n’arrivent jamais à la conclusion nécessaire, et à des manœuvres dilatoires qui ne cessent de retarder le fait que soient enfin mis sur la table les fonds dont les pêcheurs ont besoin pour renouveler leur flotte.

Vous l’avez dit, Monsieur le Président, nous parlons ici de sécurité. Nous parlons de la vie et de la mort de ceux qui vont en mer pour pouvoir nourrir les Européens. Nous parlons aussi de l’attractivité du métier et du renouvellement de la flotte. Nous parlons du confort à bord qui est évidemment nécessaire. Nous parlons donc de la capacité à continuer de produire dans nos pays.

Vous disiez, Monsieur le Président, si les bateaux ne sont pas renouvelés, alors ce sont des filières entières qui vont s’effondrer, qui ne seront pas remplacées.

Elles seront en réalité évidemment remplacées par les importations. Elles seront remplacées par une pêche que nous importons. Et cette pêche-là, La Commission sait-elle qu’elle est massivement subventionnée ? Prenons l’exemple simple de la Réunion, de Mayotte : Comment ne pas voir que, dans l’océan Indien, aujourd’hui, partout, nous voyons une pêche chinoise, une pêche indienne, une pêche iranienne, une pêche africaine qui sont en réalité largement équipées par des moyens publics, y compris, et c’est là le sujet de révolte le plus absolu, des pêcheurs européens, par des moyens publics européens.

Nous ne parlons pas d’augmenter l’effort de pêche ! Nous parlons seulement de la possibilité de le poursuivre. 

J’ai été rapporteur pour l’accord de pêche que nous avons renouvelé récemment avec l’île Maurice.

Dans cet accord de pêche, la Commission européenne, l’Union européenne, met à disposition des pêcheurs mauriciens des moyens pour renouveler leur flotte. Donc les pêcheurs de la Réunion, les pêcheurs de Mayotte auxquels la Commission interdit de recourir à des fonds que même nos États seraient prêts à mettre sur la table pour les aider à investir dans leur avenir, voient arriver dans leurs eaux, dans nos eaux, dans les eaux internationales, des bateaux neufs financés avec des fonds européens qui leur sont à eux refusés.

Comment est-ce possible de comprendre une telle contradiction ?

Alors on nous dit il y a la dimension environnementale, il y a l’impact environnemental ; il y a les infos sur les subventions dangereuses pour l’environnement ; mais nous ne parlons pas d’augmenter l’effort de pêche ! Nous parlons seulement de la possibilité de le poursuivre. Et surtout, nous parlons d’une pêche dont l’impact est de toute façon très modeste. Comment est-ce qu’on peut expliquer à des pêcheurs – prenez par exemple sur la flotte thonière, dont la totalité des captures autorisée est 30 tonnes de thon albacore par an – qu’on ne veuille pas renouveler leur flotte alors que les senneurs européens ont droit au total à 73 000 tonnes ?

Évidemment, ce n’est pas là que se trouve le problème environnemental.

Donc nous commettons un contresens économique, un contresens géopolitique et une faute majeure contre le choix démocratique du Parlement et des institutions européennes, une faute majeure contre les pêcheurs européens. Et c’est en leur nom, je crois, qu’il est temps, maintenant, que nous sortions des discours qui tournent autour du problème pour aller enfin à la résolution. Nous espérons que dans les prochains jours, dans les prochaines semaines, avant la fin de ce mandat, en tous les cas, nous aurons de la part de la Commission enfin une vraie réponse qui ne soit pas seulement l’ajout de lignes directrices supplémentaires, mais une réponse concrète pour permettre de débloquer ces fonds qui sont attendus avec tant d’urgence par les pêcheurs européens. Merci beaucoup.


Débat Public Sénat – ce qui comptera, c’est que les électeurs regardent le bilan de chacun

Premier débat de listes avant l’élection européenne du 9 juin

Débat


Plus ou moins d’Europe ?


Agriculture


Immigration


Nucléaire


Ce qui comptera, c’est que les électeurs regardent le bilan de chacun.

 


Revoir le débat : 

EPBD : un désastre social, économique et écologique

La directive sur la performance énergétique des bâtiments a été votée au Parlement européen en mars 2024

isolation

Entre 2015 et 2021, les prix de l’immobilier en Europe ont augmenté de 40% et selon Oxfam, cette accélération est 4 fois plus rapide que celle du revenu des ménages.

Cette situation terrible que traverse le logement en Europe, elle touche d’abord les plus vulnérables. La Fondation Abbé Pierre alerte sur le fait que la part des foyers modestes qui n’arrivent plus à payer leur loyer ou leur emprunt a augmenté de 20% dans les 3 dernières années. Maintenant, pour beaucoup de familles en Europe, il faut choisir entre son toit et son alimentation.

C’est dans ce contexte qu’arrive notre débat sur EPBD. Derrière cet acronyme, ces quatre mots, il y a une nouvelle norme, une idée simple : tout le bâti européen doit être neutre en carbone en 2050. Sur le papier : une belle intention. Mais l’enfer est pavé de belles intentions. Ce que veut dire cette nouvelle règle, c’est : 35 millions de bâtiments à rénover d’ici 2030 – dans les 6 prochaines années ; 275 milliards d’euros par an. Madame le Commissaire, c’est l’équipe d’impact de la Commission elle-même qui fait le chiffre du coût immense de ces travaux de rénovation, quand la Commission a réussi à trouver – dans les fonds déjà existants ! – 100 milliards à fournir sur dix ans.

De nouvelles normes ont déjà touché en France le parc locatif et l’effet a été immédiat.

Depuis leur introduction, l’offre de logements en location a été quasiment divisée par deux. Cette fois-ci, les normes vont toucher aussi les propriétaires occupants avec, au-delà des contraintes d’isolation, de changement de chauffage, des normes improbables sur les mètres carrés de parking de vélo, sur les câbles de rechargement de voitures électriques… Évidemment, nous avons réussi à gagner une bataille importante en déposant un amendement pour protéger le patrimoine. Mais cela ne suffira pas pour éviter un contresens environnemental majeur.

La vraie clé si nous voulons décarboner le logement c’est d’électrifier le chauffage et de produire massivement de l’électricité décarbonée

Toutes les études, en effet, montrent que les programmes massifs de rénovation énergétique n’ont jamais servi à rien. La vraie clé si nous voulons décarboner le logement c’est d’électrifier le chauffage et de produire massivement de l’électricité décarbonée. Mais les mêmes écologistes qui veulent imposer cet agenda sont ceux qui votent contre l’énergie nucléaire… et il faut chercher très loin la cohérence dans tout cela.

Le fait est qu’à la fin miser sur le « tout-isolation » est aberrant.

C’est un désastre économique et social qui se profile. Et c’est aussi un contresens politique majeur.

Rappelons-nous que l’Europe s’est construite sur l’Odyssée, sur l’aventure d’Ulysse racontée par Homère qui voulait retrouver son toit. Si nous n’offrons pas aux Européens demain la demeure à laquelle ils ont droit, c’est l’idée même de l’Europe qui s’en trouvera menacée.


 


 

Fermetures de zones de pêche au Royaume-Uni

Question prioritaire de François-Xavier Bellamy, député (PPE) de la commission PECH, adressée à la Commission européenne le 8 mars 2024, concernant la fermetures discriminatoires et disproportionnées de zones de pêche au Royaume-Uni. 

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Le Royaume-Uni a annoncé fermer 4 000 km2 de ses eaux à la pêche à partir du 22 mars 2024 et encore davantage dans les prochains mois et années, au titre d’aires marines protégées.

Ces mesures vont affecter presque exclusivement les flottes de pêche européennes, ce qui constitue à l’évidence une discrimination de fait vis-à-vis des pêcheurs européens. Outre les conséquences économiques et sociales de ces fermetures, il y a un vrai enjeu environnemental, car il en résultera une pression de pêche accrue sur les eaux européennes, en particulier dans la Manche et la mer du Nord.

L’accord de commerce et de coopération (ACC) prévoit la « mise en œuvre de mesures proportionnées et non discriminatoires pour la conservation des ressources biologiques marines ainsi que la gestion des ressources de pêche » (article 494).

  1. Comment la Commission européenne entend-elle évaluer le caractère disproportionné et discriminatoire de ces mesures, qui sont de facto dirigées contre les pêcheurs européens ?
  2. La Commission envisage-t-elle adopter des mesures compensatoires ou correctives, ainsi que des mesures de sauvegarde, comme le lui permet l’ACC (articles 501, 506 et 773) ?

 

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